samedi 3 décembre 2011

Quelle punition ? - Archives septembre 2010 -


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Tabassé par son élève à quinze jours de la rentrée

En pleine classe, l’élève se lève et assène gifles et coups de genoux à son professeur.

 Le professeur agressé l’a été alors qu’il était assisté de plusieurs
adultes dont le principal adjoint si j’ai bien compris. L’adolescent
était donc dans un acte assumé de jusque boutisme. il ne voulait pas
“perdre la face”. Je suppose que ce charmant bambin n’en était pas à
son coup d’essai et je dois quand même, par soucis de justice vous dire
que si ce genre d’individu se retrouve dans à peu près tous les
établissements scolaires, peu en arrivent jusqu’à ces extrémités. En
général, ce sont de petites incivilités, mais sans cesse répétées,
usantes et sans vraiment de réponse concrète dans l’échelle des
sanctions. Ceci dit, ce genre d’incidents extrêmes tendent à devenir de
moins en moins rares.
La faute première en revient aux parents de ces ados. Élevés dans le
mythe Dolto et souvent aimant “excessivement”, c’est à dire ici
aveuglément leurs enfants désirés, ces parents des classes moyennes
blanches ont une peur bleue de mal faire, et sont la plupart du temps
tellement débordés qu’ils n’ont pas le temps d’élever leurs enfants qui
grandissent sans contrainte, sans frustration, possèdent à 12 ou 13 ans
tout ce que la civilisation de consommation peut fournir (de la
télévision à l’ordinateur dans la chambre). Des parents qui passent
leur temps à “négocier” avec leurs enfants rois, vieille pratique
sociale et syndicale française ici retranscrite à l’intérieur du foyer.
Souvent, ces parents ont également quelques compte à régler avec
l’école de leur enfance et ne sont pas toujours les meilleurs soutiens
des professeurs.
Lorsqu’on entend à longueur de temps des parents parler de ces
“fainéants qui ont la sécurité de l’emploi et qui font tout le temps
grève”, pourquoi l’enfant penserait il autrement.
D’autre part, l’influence délétère de mai 1968 et de son idéologie
anarchiste a conduit les établissements scolaires à refuser toute
autorité considérée comme de l’autoritarisme inutile car non formateur
si l'apprenant” n’intègre pas le “pourquoi” de la sanction. On a donc
substitué aux “coups”, une tentative totalement vaine de discussion
moralisatrice de rappel aux “règles” dont l’enfant se fiche éperdument.
Car, au risque de choquer, l’enfant n’est qu’un enfant et surtout pas
un adulte. Il se construit en s’opposant aux adultes qui doivent
fermement lui poser des limites et réagir pour “corriger” les volontés
de désobéissance. Une punition se doit ‘être totalement exécutée
lorsqu’elle est donnée. La pire déviance, notamment dans mon collège
actuel réside dans l’absurde sanction suivante : “exclus/inclus”. C’est
à dire exclus des cours mais restant dans le collège où triomphalement
il peut plastronner devant les autres, étant arrivé à ses fins, le rêve
de tout collégien actuel, rester dans le collège avec ses amis mais
sans les cours.
A ces parents de la classe moyenne s’ajoutent aujourd’hui les parents
des élèves africains primo arrivants. Et la, le politiquement correct
n’est pas de mise. C’est un désastre. Ces enfants passent d’une société
où le garçon est roi, et dans laquelle il n’existe aucun des éléments
ou des codes structurants de la société occidentale.
Le collège unique intègre donc pèle mêle des élèves de niveaux fort
variés dès la sixième, et dont les composantes sociales, ethniques et
religieuses forment un mélange totalement explosif pour l’école
française.
Le collège unique est donc moribond. La seule chance qu’à
l’enseignement public de sortir de cette nasse de violence est de
rétablir un cursus diversifié et thématique, d’offrir une porte de
sortie aux élèves en immense difficulté dès la fin de la cinquième, de
rétablir un vrai apprentissage professionnel, revaloriser ces filières
et remettre à l’honneur l’esprit de compétition, le savoir, et donner
enfin une vraie direction aux programmes.
Si les élèves”s’ennuient” et sont stressés à l’école, ce n’est pas à
cause du trop plein de notions à apprendre, mais du vide sidéral qu’on
leur impose en guise de programme et de savoirs. On privilégie le
savoir faire (ouvrier) au savoir intellectuel (bourgeois) depuis une
bonne quarantaine d’années, le tout dans un jargon universitaire
inepte.
Il faut rendre la passion de l’apprentissage, la joie de la découverte
de la littérature, des sciences et de l’histoire. C’est un long chemin,
mais le seul qui vaille.

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