mercredi 7 décembre 2011

"Je suis de France"





Formidable surprise hier soir sur France 3 avec la diffusion à 20 h 35 (excusez du peu!) du téléfilm "Louis XI ou le pouvoir fracassé", réalisé par Henri Helman. Le bonhomme est un ancien d'Henri IV (le lycée) et possède suffisamment de culture historique pour maîtriser son sujet. Dans une interview, il se réclame du travail remarquable de Murray Kendall qui en son temps avait révolutionné le portrait officiel poussérieux de l'Universelle  Aragne ainsi que le chroniqueur fidèle des ducs de Bourgogne,  Georges Chastellain, avait méchamment  qualifié le roi Louis XI (1461-1483)
Une polémique récente se plaint -avec raison- de la quasi disparition des programmes scolaires de collège de figures historiques de premier plan (Clovis, Louis XIV, Napoléon). On pourrait en dire autant au sujet de la totalité des Valois directs (de Philippe VI 1328-1350, à Henri II 1447-1559) et notamment ce roi dont des générations n'ont retenu que la fourberie et sa propension à enfermer ses ennemis dans des fillettes (cages).
Le grand mérite de ce petit téléfilm est d'abord de ressusciter un personnage hors norme de l'histoire de France, un roi moderne qui sort son pays du Moyen-Age féodal et maîtrisant avec rouerie  la puissance des grands seigneurs féodaux. Il agrandit la France en y rajoutant la Bretagne, Bourgogne, Maine, Anjou, Provence, inventa la poste sur tout le territoire afin d’améliorer le commerce et fut un des premier penseur politique de son époque. 
Les Valois étaient des rois guerriers et souvent hâbleurs. Bien peu eurent une tête bien faite : Charles V, Charles VII et Louis XI firent exception.
Autant l'adaptation du Bossu de Paul Feval par Helman avait été décevante et même révoltante (cédant au politiquement correct des scénaristes, il avait modifié la fin du roman en célébrant les noces d'Aurore avec un jeune noble et non avec Lagardère jugé bien trop vieux), autant cette réalisation est réjouissante. Je suis étonné de ne pas encore avoir lu les critiques effondrées de Télérama ou des Inrocks vomissant sur une "qualité française heureusement révolue et honteusement programmée sur le service public faisant l'apologie d'un roi médiéval, et, crime de lèse gauchisme, le tout enveloppé dans une infâme unité de temps, de lieu et d'action, avec des comédiens fleurant bon la comédie française -pourquoi pas Jean Piat pendant qu'on y est-!  "... 
J'attends avec une délectation mortifère et quelque peu masochiste les râles convulsifs de ces modernes aux  petits pieds.
En attendant, la télévision française a prouvé qu'elle avait encore les moyens d'une télévision de qualité avec d'excellents acteurs -peu connus excepté Jacques Perrin, magistral dans un contre emploi qui rend au vieux roi une dimension humaine et quasi contemporaine.
Enfin, soulignons l'hommage rendu aux femmes, et notamment à Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, femme de tête et de caractère qui s'empare de la régence avec fermeté après la mort de son père. On oublie à quel point certaines femmes furent décisives dans notre histoire. Anne de Beaujeu est dans la lignée des Blanche de Castille, des Yolande d'Anjou, comme le seront après elle une Catherine de Médicis ou Anne d'Autriche. "Je suis de France" est une des dernières répliques de ce personnage après avoir fustigé les seigneurs régionaux qui auraient désiré éclater le fragile équilibre hexagonal initié par les Capétiens depuis cinq siècles. "Je suis de France" s'écrit elle et l'on se prend à penser que ce souffle d'une épopée nationale manque cruellement dans notre mondialisation effrénée à la recherche de racines évanouies.

samedi 3 décembre 2011

A bas la note! le scandale des grilles de compétences - Archives novembre 2010 -



Il y a quelques semaines, nous avons reçu la visite de notre nouvelle inspectrice d’histoire géographie. C’est fou comme cette espèce d’oiseau migrateur change souvent de plumage. Dans tous les sens du terme. En dix ans, il s’agit du sixième inspecteur dans la discipline. Au cours de toutes mes inspections j’en ai entendus des « conseils » contradictoires :
- Trop d’écrit
- Pas assez d’écrit
- Trop d’exercices à la maison
- Pas assez d’exercices à la maison
- Trop de cours magistral, il faut favoriser le cours dialogué
- Surtout pas de cours dialogué et instillez donc un peu de magistral, vous verrez c’est révolutionnaire !
On s’y fait. On essaie toujours de s’adapter, de rester performant et de trouver des solutions à l’extrême hétérogénéité des classes.
Mais jusque là, l’Education nationale avait pris garde de ne pas toucher à la sacro-sainte note. Qu’elle soit une lettre, comme aux Etats-Unis ou un chiffre comme en Europe, la note à une valeur circonstancielle intangible pour situer l’élève dans son parcours. Elle lui permet de mesurer l’échelle des progrès lui restant à accomplir devant les exigences du programme et du professeur. Elle mesure à la fois le savoir et le savoir faire inhérent à la pédagogie que nous instillons chaque jour.
Or, dans ce monde aseptisé, ruiné par le politiquement correct, la note devient l’instrument « discriminant » par excellence. Elle pointe du doigt le « mauvais élève », incapable d’avoir une moyenne « décente ». Elle place le bon élève sur un piédestal insupportable pour les bonnes âmes de notre société de l’enfant roi, et de sainte Dolto.
Le Primaire, depuis une quinzaine d’années est devenu l’atelier d’une réforme totalement inconnue du grand public et pourtant, il s’agit de la mesure la plus scandaleuse que la fin du XX e siècle ait connu en France dans le domaine de l’enseignement : la fin de la note, remplacée par le livret de compétences. Dans ce livret, les professeurs des écoles sont priés d’évaluer une vingtaine de critères en « acquis », « non acquis », « en cours d’acquisition ». Si bien que l’enfant ni les parents ne savent vraiment où en est le niveau réel de l’élève.
L’objet des diverses réunions que nous avons connues ces derniers mois n’a d’autre ambition que de faire appliquer ce système au collège. La note va donc l’an prochain disparaître au profit d’un livret de compétences, auquel ni les professeurs ni même l’inspection académique y comprennent goutte, puisque nous en sommes à la troisième mouture en trois mois.
L’idée est simple : il ne faut plus stigmatiser les mauvais élèves et ne surtout pas trop encenser les meilleurs. Nous sommes donc toujours dans cette entreprise de nivellement vers le bas de la culture, du savoir et le collège, après l’école s’en va gaiement vers sa ruine la plus totale. Dans l’indifférence absolue de l’opinion publique.

Les premières expériences de validation de compétence s’avèrent un casse tête chinois pour mes collègues qui perdent un temps fou avec des grilles pour un résultat fort mitigé.

Certains accuseront encore davantage les professeurs de subjectivité : en effet, les parents, qui ont tous eu une expérience plus ou moins mitigée de l’école, projettent souvent leur vision de l’école et des professeurs et restent eux-mêmes d’une partialité confondante et sont le plus souvent de fort mauvais juges du niveau réel de leurs enfants.

D’autre part bien évidemment il y a autour de ces questions de notations un questionnement essentiel sur le maintien du collège unique. Comme le dit une des auditrices, une ancienne conseillère d’orientation, il y a des élèves en collège qui n’ont manifestement pas le niveau moyen attendu (dyslexie ou supposée telle, absence de niveau due à l’impéritie du primaire dans certains groupes scolaires aux méthodes “progressistes”, etc..
Bien évidemment l’existence d’une notation ne peut s’avérer ici que stigmatisante pour l’élève dont on a jamais vraiment évalué le moindre acquis.
Cette volonté du “vivre ensemble” poussé jusqu’à l’absurde fait cohabiter dans l’enceinte d’un même collège les classes UPI (handicapés moteurs), SEGPA (légère déficience mentale) et classes dites “générales”. Violence, bousculade, humiliations, mépris, et surtout un considérable appauvrissement du langage s’ensuivent généralement, le tout plus ou moins fortement teinté de pauvreté culturelle dans certaines communes rurales (la mienne), ou bien encore d’une proportion trop importante de primo-arrivants des régions sub-sahariennes, ou encore des deux conjuguées.
Dans ces conditions l’enfant qui veut s’en sortir est réellement handicapé. Le professeur ne pouvant le plus souvent qu’offrir une pâtée pour chat bien médiocre, la plupart de ses élèves ne possédant simplement pas les armes pour recevoir davantage.
Alors oui, dans ce sens, la note est stigmatisante, car elle révèle l’échec total et absolu du système éducatif de notre pays. Alors “cachez ce sein que je ne saurais voir”, tel Tartuffe, les pédagogistes veulent briser ce thermomètre au lieu de soigner la fièvre.

Il faut avoir le courage de dénoncer l’injustice du Collège unique, promouvoir un grand examen d’entrée en sixième et créer des classes de niveau avec pour chacune des objectifs précis, à la carte, prenant soin d’amener l’élève à son plus haut niveau possible, sans démagogie, et à son rythme propre. Certains iront jusqu’au bac, peu en définitive, si on accorde une réelle valeur à cet examen, d’autres s’arrêteront en chemin pour suivre des études professionnelles ou bien un apprentissage solide qu’il s’agit de remettre à l’honneur. Pays d’intellectuels, nous avons depuis 1968 pensé que l’enfant “Roi” pouvait parvenir naturellement (le mot est ici pesé) aux études supérieures (100% d’une classe d’âge au bac, vieux rêve trompeur). Nous avons méprisé le manuel et c’est là notre plus grande faute. Il est temps que les compteurs soient remis à zéro et que le temps de la Raison vienne.

Huit fois...non! - Archives octobre 2010 -


Le collège unique n’a en effet pas fini de parler de lui.
Jamais mes classes n’ont été aussi…..homogènes dans la médiocrité. Les têtes de classes sont réduites à quelques élèves effarés de voir la pauvreté culturelle et intellectuelle de leurs camarades.
Je voudrais vous faire part d’une indignation, encore une, que j’ai éprouvée hier :
A l’heure où le Paris bobo se fend d’une stupeur indignée devant l’interdiction aux mineurs de l’exposition de Larry Clark qui a bâti sa carrière sur l’exploitation cinématographique et picturale de ses fantasmes « adophiles » élevés au rang de manifeste artistique, l’ Éducation nationale a doctement couvert de sa caution estampillée une exposition appelée « huit fois oui », huit mesures pour lutter contre la pauvreté. Parmi les diverses « planches » exposées, le thème de la lutte du Sida est mis en valeur. Rien que de très normal après tout.
Là où le sujet devient franchement choquant, c’est qu’à la vue de nos petits élèves de sixième (l’exposition est parfaitement placée dans le couloir amenant au CDI), une caricature à mon sens parfaitement raciste exhibe un Africain libidineux entourée de jeunes femmes accortes avec en médaillon un préservatif comme viatique…. Jouissez donc, bel étalon, de toues les femmes possibles, pourvu que vous vous protégiez.
Plus bas, une infirmière exhibe d’un air gourmand, un immense gode, probablement pour expliquer au jeune homme précité comment se servir du dit préservatif. Nos petites brutes mâles de nos beaux collèges n’ont peut être pas besoin qu’on leur confirme qu’ils peuvent sans entrave jouir de toutes et de tout.
L’an dernier, toujours sur le thème de la sexualité, un petit livret avait été distribué aux élèves de quatrième. D’une vulgarité sans nom, des images totalement pornographiques et surtout d’une triste laideur, expliquaient à nos chers petits les mystères de la vie.
l’Éducation Nationale n’apprend peut être plus Clovis, Charles Martel, Louis XIV ou Napoléon, mais s’entend toujours à promouvoir avec une désinvolture stupéfiante ce qu’il peut y avoir de plus laid et de plus bas dans les instincts humains.

Quelle punition ? - Archives septembre 2010 -


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Tabassé par son élève à quinze jours de la rentrée

En pleine classe, l’élève se lève et assène gifles et coups de genoux à son professeur.

 Le professeur agressé l’a été alors qu’il était assisté de plusieurs
adultes dont le principal adjoint si j’ai bien compris. L’adolescent
était donc dans un acte assumé de jusque boutisme. il ne voulait pas
“perdre la face”. Je suppose que ce charmant bambin n’en était pas à
son coup d’essai et je dois quand même, par soucis de justice vous dire
que si ce genre d’individu se retrouve dans à peu près tous les
établissements scolaires, peu en arrivent jusqu’à ces extrémités. En
général, ce sont de petites incivilités, mais sans cesse répétées,
usantes et sans vraiment de réponse concrète dans l’échelle des
sanctions. Ceci dit, ce genre d’incidents extrêmes tendent à devenir de
moins en moins rares.
La faute première en revient aux parents de ces ados. Élevés dans le
mythe Dolto et souvent aimant “excessivement”, c’est à dire ici
aveuglément leurs enfants désirés, ces parents des classes moyennes
blanches ont une peur bleue de mal faire, et sont la plupart du temps
tellement débordés qu’ils n’ont pas le temps d’élever leurs enfants qui
grandissent sans contrainte, sans frustration, possèdent à 12 ou 13 ans
tout ce que la civilisation de consommation peut fournir (de la
télévision à l’ordinateur dans la chambre). Des parents qui passent
leur temps à “négocier” avec leurs enfants rois, vieille pratique
sociale et syndicale française ici retranscrite à l’intérieur du foyer.
Souvent, ces parents ont également quelques compte à régler avec
l’école de leur enfance et ne sont pas toujours les meilleurs soutiens
des professeurs.
Lorsqu’on entend à longueur de temps des parents parler de ces
“fainéants qui ont la sécurité de l’emploi et qui font tout le temps
grève”, pourquoi l’enfant penserait il autrement.
D’autre part, l’influence délétère de mai 1968 et de son idéologie
anarchiste a conduit les établissements scolaires à refuser toute
autorité considérée comme de l’autoritarisme inutile car non formateur
si l'apprenant” n’intègre pas le “pourquoi” de la sanction. On a donc
substitué aux “coups”, une tentative totalement vaine de discussion
moralisatrice de rappel aux “règles” dont l’enfant se fiche éperdument.
Car, au risque de choquer, l’enfant n’est qu’un enfant et surtout pas
un adulte. Il se construit en s’opposant aux adultes qui doivent
fermement lui poser des limites et réagir pour “corriger” les volontés
de désobéissance. Une punition se doit ‘être totalement exécutée
lorsqu’elle est donnée. La pire déviance, notamment dans mon collège
actuel réside dans l’absurde sanction suivante : “exclus/inclus”. C’est
à dire exclus des cours mais restant dans le collège où triomphalement
il peut plastronner devant les autres, étant arrivé à ses fins, le rêve
de tout collégien actuel, rester dans le collège avec ses amis mais
sans les cours.
A ces parents de la classe moyenne s’ajoutent aujourd’hui les parents
des élèves africains primo arrivants. Et la, le politiquement correct
n’est pas de mise. C’est un désastre. Ces enfants passent d’une société
où le garçon est roi, et dans laquelle il n’existe aucun des éléments
ou des codes structurants de la société occidentale.
Le collège unique intègre donc pèle mêle des élèves de niveaux fort
variés dès la sixième, et dont les composantes sociales, ethniques et
religieuses forment un mélange totalement explosif pour l’école
française.
Le collège unique est donc moribond. La seule chance qu’à
l’enseignement public de sortir de cette nasse de violence est de
rétablir un cursus diversifié et thématique, d’offrir une porte de
sortie aux élèves en immense difficulté dès la fin de la cinquième, de
rétablir un vrai apprentissage professionnel, revaloriser ces filières
et remettre à l’honneur l’esprit de compétition, le savoir, et donner
enfin une vraie direction aux programmes.
Si les élèves”s’ennuient” et sont stressés à l’école, ce n’est pas à
cause du trop plein de notions à apprendre, mais du vide sidéral qu’on
leur impose en guise de programme et de savoirs. On privilégie le
savoir faire (ouvrier) au savoir intellectuel (bourgeois) depuis une
bonne quarantaine d’années, le tout dans un jargon universitaire
inepte.
Il faut rendre la passion de l’apprentissage, la joie de la découverte
de la littérature, des sciences et de l’histoire. C’est un long chemin,
mais le seul qui vaille.

Brevet cuvée 2010 - Archives juin 2010 -


Le brevet d’Histoire Géo a frappé très fort cette année!

Bienvenue dans le collège des années 2000, dans le monde du politiquement correct, du vivre ensemble, des Bisounours, des gentils et des méchants :

Sujet n°1 : La Première Guerre Mondiale, une guerre totale

Première photo : les soldats coloniaux posant devant un ballon d’observation. Le message est clair : il faudra absolument rappeler la contribution décisive des soldats sénégalais (et maghrébins pour la Seconde Guerre mondiale dont deux films nous apprennent le poids essentiel à la victoire finale) à l’effort de guerre. Les tanks, les Américains, c’est totalement secondaire; les Indigènes de la République ont à eux seuls sauvé la patrie en danger. Bien entendu, ce discours est surtout dirigé vers les têtes brunes et crépues de nos élèves, les autres étant prié d’en prendre de la graine. Ne pas oublier évidemment l’incontournable « chair à canon » que furent ces soldats coloniaux, envoyés en première ligne pour « effrayer » des Allemands qui n’avaient guère vu de soldats de couleur dans leur vie. Cette remarque n’est pas fausse en soi, mais les historiens de la période minimisent considérablement les chiffres avancés par les pseudos historiens auto proclamés de l’afro-centrisme. Enfants désespérément blancs de France, courbez la tête de honte devant le massacre sauvage de nos indigènes. Les Blancs? Les millions de morts, d’estropiés, de gazés ? Rien à battre, salauds d’impérialistes, c’est bien fait pour vous!

Sujet n° 2 : Les Inégalités de développement dans le monde


Carte mondiale de l’IDH (indice de développement humain mesurant richesse, espérance de vie et instruction) : Une Afrique isolée dans un monde qui s’enrichit. On est heureux d’apprendre tout de même que la Libye et l’Égypte se retrouvent dans la même catégorie que les USA et que l’ensemble de l’Europe occidentale…
Ici, pas de place pour la nuance. Les méchants riches se gobergent au détriment des gentils pauvres. Rappelons que l’Afrique reçoit des milliards de dollars d’aide au développement qui disparaissent dans les comptes suisses des dictateurs africains. Faites le ménage chez vous, nous en reparlerons après. Non, ici c’est l’Afrique contre le reste du monde.
Quant à la Chine, géant économique, on est ravi de la voir égalée par l’Algérie. FLN über alles!
Ce sujet de géographie, notamment pour les documents 2 et 3 relève bien davantage du programme de Cinquième que de celui de Troisième (Brésil, pauvreté, favelas).


Last but not least, le sujet croquignolet d’éducation civique, matière de propagande officielle du politiquement correct. Le bourrage de crâne continue : on n’a pas quitté le précédent sujet d’histoire!


Document 1 : Un extrait de l’express relatant la condamnation d’une boulangère pour discrimination raciale à l’embauche (la malheureuse a dû depuis déménager au moins sur la planète Mars)…
Dans le même sens, je propose immédiatement à un boucher halal soudanais de la Goutte d’or à Paris d’engager immédiatement une blonde serveuse, catholique pratiquante et court vêtue. Comment? Il n’en veut pas?? Mais qu’attendez-vous, appelez la Halde!


Document 2 : Justement la voici! Avec le beau tampon de la république française, estampillé Marianne (trop blanche celle-là, il faudrait la colorer un peu, non?). Le nouveau sésame d’Ali Baba le bien nommé ? : « Discrimination ! Je saisis la Hade », et la porte complaisante de la justice cherra. Tous les prétextes sont bons et tout est prétexte à discrimination et stigmatisation (le grand mot à la mode) :  Le coca cola est noir? C’est de la discrimination, on stigmatise les immigrés!» la Halde, vite! Ce type s’est acheté une voiture blanche? Je me sens stigmatisé, j’exige qu’il la fasse repeindre immédiatement ! On notera que dans le terme stigmatisé, il y a une connotation de souffrance christique caractérisée qui place les « victimes » au quasi rang de martyrs, des Rosa Parks de supermarchés.
De la principale inégalité républicaine, celle de l’accès au vrai savoir, que l’école de bassesse a détruite, pas un mot. Au moins parle-t-on ici de l’inégalité de carrières entre l’homme et la femme, mais en deux mots à l’avant dernière ligne du document 2. C’est moins vendeur de nos jours..

Terminons par le Repérage :


les dates demandées sont relativement aisées sauf une : 1949 . Seule date dont il faut trouver l’évènement. A quoi donc correspond elle? Comment? Vous ne savez pas ? Ignares que vous êtes! Vous voyez bien que la chronologie et les dates sont réservées aux élites méprisantes et arrogantes! La preuve, aucun élève n’aura probablement trouvé qu’il s’agit de la création de la République Populaire de Chine.

Quant au repérage géo, il termine l’épreuve en Apothéose. Une carte de l’Asie, un gros A pour l’Inde et un gros B pour la Chine. Question : Nommez le pays indiqué par la lettre A et le pays indiqué par lettre B. Gare à la migraine! Les capitales sont indiquées d’un point noir, mais l’auteur du sujet, inspiré par Saint Méirieu le Grand évite soigneusement de demander leur nom aux pauvres collégiens harassés par deux heures d’intense réflexion républicaine et bien pensante.

Grandiose, tout simplement.

Au final, un brevet qui adresse un message bien plus dirigé vers les associations que vers le prolétariat urbain, à la gloire du multiculturalisme et à l’éducation édifiante des masses lémuriennes.

A quand la fin des Sciences de l'Education? - Archives mai 2010 -



Les procès régulièrement intentés contre cette pseudo-science sont essentiellement le fait de professeurs de terrains. Cette levée de bouclier, aujourd’hui de plus en plus médiatique, n’empêche nullement les disciples de cette religion (car c’en est une) de sévir encore et toujours au sein des rectorats, des inspections régionales et des programmes officiels.
« L’enfant au centre du système », doit construire son propre savoir, dans une relation « maïeutique » entre l’apprenant et son « prof’ » qui lui permet d’accoucher d’un savoir finalement inné dans une illumination purement christique (un comble pour une idéologie largement inspirée du mouvement anarchique).
Pour résumer, fini le par-cœur, fini la relation verticale du maître qui sait et de l’élève qui reçoit. Position horizontale du professeur sans estrade, un parmi les autres, sans autorité, sans même parfois de savoir propre. L’enseignant, privé de l’aura et du prestige que devrait conférer son savoir et son statut de transmetteur devient le jouet de l’enfant roi (parfaitement bien montré par Pierre Richard dans ce film si visionnaire « le Jouet », sorti en 1976).

Pourtant si les établissements scolaires n’ont pas tous encore explosé, c’est grâce aux professeurs qui vivent une bonne partie du temps avec les élèves et ont récupéré l’autorité éducative le plus souvent délaissée par des parents dépassés et par une administration frileuse. Il ne faut donc pas s’étonner de la multiplication des « bavures » dans nos salles de classes (gifles, cris, rapports de force continuels, etc.). Il faut être particulièrement solide physiquement et mentalement pour assumer la charge d’enseignant. Les plus faibles sont piétinés. Impitoyablement. Les plus charismatiques survivent et obtiennent un calme relatif. Un enfant est un petit animal qui teste l’autorité de ses aînés. C’est ce qu’ont totalement oublié nos bonnes âmes des sciences de l’Éducation. Nous en subissons les conséquences. De plein fouet.

Zemmour "doit être exécuté"... - Archives mars 2010 -


La coupe est pleine. Par ailleurs, ce qui arrive en ce moment à Eric Zemmour symbolise parfaitement le degré de frilosité aigüe dans notre société médiatique. Comme le disait très bien avant-hier l’avocat général Philippe Bliger, depuis convoqué par sa hiérarchie, personne n’a analysé les propos du journaliste pour se demander si en effet la proportion de français d’origine africaine était celle indiquée. Il a osé parler de la délinquance africaine en France, c’est donc un boutefeu qui doit être immédiatement cloué au pilori du politiquement correct.
Malheureusement, il faut en parler, et vite, et longtemps, et de façon fouillée et précise. « Pour en faire quoi ? » disait ce matin sur RMC judicieusement Bégaudeau, étonnamment mesuré sur la sortie de Zemmour, et prêt, lui, à échanger les arguments et non les invectives ou les menaces de saisies judiciaires.
Je suis professeur de l’Education Nationale. Je suis fonctionnaire de l’Etat. Comme pour monsieur Bliger, je suis responsable de mes propos devant ma hiérarchie et je ne sais si mon droit de réserve s’applique ou non, mais je vais parler quand même.
Non, tous les actes de violences ne sont pas commis dans les écoles par des élèves d’origine africaine. Ca serait statistiquement faux. De nombreux petits « souchiens », selon le mot désormais célèbre de la si radieuse Boultedja, commettent incivilités, dégradations et sont régulièrement exclus ou soumis à des conseils de discipline. Parents débordés, ayant souvent connu eux même l’échec à l’école, mariés jeunes, multipliant les enfants et les allocations, les télévisions écrans plats et les portables et pleurant sur la crise tout en veillant au bien être de leurs bambins, ou plutôt leur propre bien être. Ces derniers assurent en effet leur tranquillité en achetant une paix sociale avec leurs enfants. Ceux-ci on leur ordinateurs dans leur chambre, surfent sur facebook et msn jusqu’à 3 heures du matin, sans aucune surveillance ou en se jouant superbement de la pseudo autorité parentale. Pas un jour sans que mes collègues confisquent des consoles de jeu ou portables cachés dans leur cartable. Ces « petits blancs » là sont avant tout des jeunes en totale perdition, sans repère, sans autorité d’un père souvent absent, couvés par un système doltoïsé et maintenu dans leur état d’enfant roi par un corps enseignant essentiellement féminin au collège.
Je peux également donner l’exemple d’enfants issus de l’immigration, souvent kabyles, asiatiques et parfois noir africains, se montrer d’excellents élèves, doués, prometteurs, polis et charmants. Ces enfants là ont pour parents souvent de braves gens qui avant tout ont donné à leurs enfants une vraie éducation, l’envie d’apprendre, de gagner l’excellence et de s’intégrer dans un monde qui à l’origine n’était pas le leur.
Ainsi chaque année voit son lot d’affreux jojos bien blancs et de grands espoirs pour l’élite française d’origine arabe, noire ou asiatique.
Une fois ce préalable posé, il faut tout de même ajouter cette vérité qui dérange tant :
Depuis quelques années, l’immigration, essentiellement noire africaine, grandit en France. Considérablement. On se retrouve aujourd’hui dans les collèges ruraux de régions autrefois peu touchée par cette immigration avec en moyenne 30 à 50 élèves (soit environ 8% de l’effectif total de mon collège) primo-arrivant, qui maîtrisent fort peu la langue et arrivent en France avec une culture allogène souvent pétris d’un Islam sectaire ou tout du moins exigeant. Cette population ne peut bien évidemment pas s’intégrer. Elle ne peut comprendre notre concept si français de laïcité. Elle heurte également profondément, il ne faut pas se le cacher, le corps traditionnel français (comme le dirait M. Longuet), de culture essentiellement occidentale et chrétienne, même fortement teinté de laïcité. Ces grands enfants, souvent d’une carrure impressionnante, on les retrouve en quatrième, en troisième alors qu’ils savent à peine lire le français, à peine écrire. Mais c’est le collège unique ! Et les bonnes âmes bobos (qui mettent leurs enfants dans le privé bien évidemment) imaginent une coexistence entre bisounours alors que nous sommes, et je pèse mes mots, devant un véritable danger de guerre civile.
Déjà dans les établissements scolaires, ces jeunes se regroupent en fonction de leurs origines dans les cours de récréation et établissent leur loi du plus fort parmi les élèves. Même les surveillants, mêmes les professeurs, même la direction en ont peur. Leurs parents ne se montrent jamais aux réunions, ne parlent pas français pour la plupart et ne comprennent pas le décalage si grand entre leur culture et, j’ose le dire, la nôtre. Les associations musulmanes, qui s’organisent remarquablement, en profitent pour tailler des croupières à la laïcité : cantine « halal », absences lors des fêtes religieuses, non mixité dans les piscines.
Méfions nous du modèle nord américain qui souvent s’est montré notre modèle. Au canada, la période de Noël est devenue taboue, on s’exclame désormais : « joyeux décembre » sans rire. En France, les vacances de Noël sont également menacées dans leur appellation, les vacances de Pâques ont disparu, remplacées par les vacances de printemps.
Enfin non, l’islamisation rampante de notre société n’est pas un fantasme ni un délire d’extrême droite helvétisante. Nous assistons en effet à un véritable remplacement de population dans certaines villes françaises. Il suffit de se promener à Paris dans ¼ des arrondissements, ou dans des villes comme Evry ou les Mureaux pour se rendre compte que les blancs « de souche » ont disparu car comme le dit très bien Zemmour, les gens ne veulent pas vivre ensemble quand leur cultures réciproques semblent si lointaines. Oui ça me gêne en France de voir des quartiers entiers de femmes voilées et d’hommes en djellaba, oui ça me gêne de passer devant une immense mosquée qui cache désormais la petite église de quartier. Oui ça me gêne de passer devant la rue Myrra à Paris et de voir 300 personnes priant dans la rue. Ce n’est pas notre modèle occidental, ni également admissible dans une France où la religion est depuis un siècle confinée à la sphère privée. Je ne veux pas qu’on m’impose la vue d’un modèle de croyance dont je n’ai que faire.
Cette violence dans les écoles n’est pas que liée à cette immigration et à ce malaise perceptible d’un changement de société et de civilisation qui se fait « malgré le peuple ». Mais elle en est un des symptômes.
Ces enfants déstructurés, abîmés, déracinés ne peuvent que répondre par une violence extrême à toute demande de normalisation de leur comportement. La violence des incultes est proportionnelle à la faiblesse syntaxique de leurs arguments. Et c’est normal.
Pour terminer, j’affirme ici et sans ambages, que l’Etat est criminel. Criminel de maintenir encore le système du collège unique en y implantant une graine allogène dont la violence va germer de plus en plus rapidement. Criminel d’abandonner les classes moyennes qui n’ont pas les moyens de placer leurs enfants dans un privé (souvent) plus sécure, criminel de vouloir imposer un vivre ensemble indigeste à une société perdue qui se voit dépossédée peu à peu de ce ses racines millénaires. Combien faudra-t-il de professeurs frappés à coup de barre de fer pour que l’on réagisse enfin ?

Wenn ich Kultur höre... entsichere ich meinen Browning - Archives mars 2010 -


 Nous en sommes à peu de choses de près au même point dénoncé (ou voulu) par Ionesco dans la “Leçon”. Un professeur ignorant et barbare, une élève qui n’apprend rien et ne sait rien, un cours vide de contenu mais qui possède “du sens”, ce fameux sens rêvé par les pédagogistes. Logique de l’absurde. Le professeur discourt savamment sur la linguistique et la mathématique supérieure. L’élève ne comprend rien, et se laisse détruire. Ionesco voulait dénoncer la brutalité nazie érigée en dogme scientifique, mais ce faisant, il augurait dès 1950 cette déformation terrible de notre temps : tout savoir imposé est fascisant par essence. la culture européenne ne sert de rien car elle aboutit fatalement à la destruction et à l’anéantissement de masse.
Puisque le savoir est fasciste, il faut l’éradiquer. L’élitisme est donc banni, l’excellence brocardée. La massification de l’enseignement repose désormais sur ce paradigme : la destruction de l’entreprise encyclopédique, coupable de tous les maux, ce qui est en soi un immense contre sens. Le nazisme se revendiquait barbare et refusait la culture, “juive” par essence (rappelons cette fameuse phrase de von Schirach sortant son revolver), brûlant l’Encyclopédie dans d’immenses autodafés.
Ce sont paradoxalement les mouvements d’extrême gauche, à la suite des analyses bourdieusiennes, assimilant culture, connaissance au conservatisme et donc, à la reproduction des élites, qui reprennent la thématique du savoir fascisant. Au pouvoir depuis la fin des années 60, partout représentée dans les médias dominants (Monde, Libération, Nouvel Observateur, et même Marianne qui n’est pas à une contradiction prête), cette gauche essentiellement trotskiste (en ce sens elle a réussi largement à se débarrasser de ses adversaires directs, communistes staliniens du PCF qui eux souhaitaient en grande partie l’élévation de la classe ouvrière au savoir, même borné au dogme marxiste), majoritaire également dans les organes décisionnels de l’Education Nationale et des principaux syndicats, a été à l’initiative du collège unique, brassant une même génération dans un désir inavouable d’éradication du savoir bourgeois. Eux seuls, en quelque sorte, issus des lycées les plus prestigieux au savoir le plus classique du monde, pouvait se prévaloir du “droit à la culture classique”. Pour le reste, le bas peuple voyait progressivement le niveau scolaire baisser jusqu’au néant le plus abyssal à mesure que se recomposait l’identité française et occidentale en une identité éco-citoyenne sans frontière, sans passé, sans racine, et sans espoir.
Ce sont ces gens là qui sont à mon sens les nouveaux criminels contre l’humanité et qu’il conviendrait de juger à la juste mesure de leurs actes.

Pas un jour.. - Archives janvier 2010 -


Enseigner n’est plus une vocation depuis bien longtemps, c’est aujourd’hui une course d’obstacles et souvent une épreuve qu’on ne pourrait souhaiter à son pire ennemi.
Ce vendredi, on m’a proposé une interview sur France 2, dans le sujet sur la violence en milieu scolaire dans le cadre de la commission à laquelle je participe. Je n’ai pas souhaité intervenir car je considérais que le collège Victor-Hugo de Gisors n’était pas, loin sans faut, l’exemple le plus criant.
J’aurais peut être dû.
Car la violence, ce n’est pas forcément un coup de couteau ou un revolver sorti d’une poche. La violence c’est aussi un quotidien, une ambiance, sournoise et veule.
Pas un jour sans voir des élèves se bousculer, s’insulter, se battre physiquement dans la cour bien sûr, mais aussi dans les couloirs aux interclasses. Pas un jour sans rapport de force entre « caïds » et surveillants pour faire évacuer des lieux « d’occupation stratégique » dans lesquels la domination du jeune chef de tribu ou de l’amazone inculte s’exerce avec une violence inouïe bien que souvent silencieuse. Pas un jour sans qu’un graffiti insulte tel ou telle professeur. Pas un jour sans que certains élèves, du haut de leur glorieuse impunité de fait grimacent, ricanent, vous narguent et se jouent de toutes les règles qui de toute façon ne sont appliquées que dans un sens, en défaveur des faibles (les professeurs, privés d’autorité factuelle, les bons élèves, terrorisés par la doxa médiocratique, les élèves à lunettes, les élèves différents, les élèves sincèrement désireux de s’en sortir et dont les familles croient encore dans la chimère républicaine). Pas un jour où il ne faut se battre pour obliger ces pauvres hères d’une société perdue à enlever leurs manteaux et se tenir correctement. Pas un jour sans qu’une administration complice d’un système moribond ne s’extasie devant la vitalité-de-cette-jeunesse-si-diverse et élève le laxisme au rang de grand art. Pas un jour sans se rendre compte à quel point le collège unique est plus qu’une faute, un véritable crime dont les coupables devront un jour rendre des comptes.
Partir, tout de suite ? Démissionner ? Tourner le dos avec mépris ? Pas encore, pas tout de suite. Ce qui me fait rester encore un peu ?
Quelques miracles quotidiens : pas un jour sans que dans le regard de certains on ne sente les lumières de l’entendement. Pas un jour sans qu’un « Bonjour Monsieur » nous rappelle qu’il y a des élèves gentils, respectueux, polis et sincères. Pas un jour sans qu’un rire complice et sain ponctue telle saillie ou telle anecdote. Pas un jour sans lire la fierté et le bonheur d’un enfant qui obtient le premier « 20/20 » de sa jeune vie. Pas un jour sans avoir l’impression que pour certains la trace du savoir se maintiendra de façon indélébile. Pas un jour sans qu’en salle des professeurs on ne s’étonne dans le bon sens d’une remarque ou d’une copie prometteuse. Profitez en braves gens, ces miracles ne dureront plus très longtemps.
Ce dualisme schizophrène est l’essence même de notre métier. Je quitte une classe infecte, remplie de sauvageons perdus à jamais pour retrouver après une classe d’élèves d’une exquise urbanité, et remplis du désir d’apprendre.
Je le dis tout haut, les professeurs sont les derniers héros d’une mythologie qui s’effondre avec fracas dans les sables mouvants de la démagogie « citoyenne » et de la lâcheté communautaire.

Pavlov - Archives décembre 2009 -


  Je sors d’un cours de sixième. Classe sans histoire, moyenne correcte à 12, très bonne tête de classe, vivante, intéressée et souvent dynamique. Mais ce matin la désillusion fut forte. Je fais étudier les Hébreux. Alors que les Égyptiens et les peuples de la Mésopotamie ne sont pas bien loin (un mois au plus), je demande candidement quelles furent les deux grandes leçons précédentes. Incapables de me répondre. Ils avaient absolument tout oublié. Se rappelaient de Ramsès II oui, mais pas de l’Egypte. Se rappelaient du palmier dattier oui, mais pas de la Mésopotamie. Le détail mais pas l’essentiel. Car finalement c’est ainsi qu’ils ont été éduqués par le primaire. Acharnement sur des détails pris sans cohérence et jamais de cadre général, jamais de structure. “La libre auto cognation”. Après avoir commencé par le milieu naturel en Palestine, je leur fais lire a phrase suivante de mon cours : “Les Hébreux durent défendre leur “  promise” contre leurs voisins Philistins, Cananéens, mais aussi contre d’autres sémites restés nomades, tels par exemple les Araméens du Nord. La langue de ce peuple était parlée par tous les commerçants du Moyen-Orient et a été la langue du Christ”.
Certes la phrase est complexe, aussi je m’attache aussitôt à en dégager le sens et je pose benoîtement la question suivante : “D’après cette phrase, quelle fut la langue du Christ”. Les réponses fusent : “Grec (!)”, Hébreux  “Moyen Orient”, “commerçant”. Je m’aperçois vite que le mot “langue’ ne passe pas, je parle alors de “langage” et j’entends comme réponse : “pêcheur” (j’ai parlé un peu plus haut des activités des Hébreux), mais rien à voir avec la question. .. Il a donc fallu que je fasse un cours de grammaire sur la nature et la fonction des mots. Je me suis senti si vide… Autre chose, je fais étudier la carte de la Palestine. Au sud la Judée, au centre la Samarie, au Nord la Galilée. Cette dernière est donc au contact des Araméens “du Nord”. Je demande donc dans quelle région le Christ (dont nous venons de parler de la langue natale) est-il né, Réponse spontanée des élèves : “la Judée”…. Aucune réflexion, aucun temps de méditation. Seule la réponse spontanée, pavlovienne, compte à leurs yeux. Et c’est en primaire qu’ils ont pris ce pli abominable. “Mieux vaut répondre quelque chose même faux que rien, vous apprendrez de vos erreurs” leur serine-t-on dans les petites classes. Et nous apprenons donc à gérer tous les jours la vacuité de leur “spontanéité”.
Je leur ai demandé de commander le BLED pour Noël et de faire 15 minutes d’exercices par jour. Leur professeur de français, fraîche émoulue de l’IUFM (non défunte encore Roman hélas), ne leur donne aucune note en dessous de 16, ne fait aucune grammaire en classe et passe son temps à leur faire étudier des poèmes.
Alors je suis en colère et je voue aux gémonies ces prétendus professeurs des écoles, ces pédagos lamentables, ces pauvres professeurs sans aucune expérience et sans aucune culture réelle qui osent prétendre enseigner à nos enfants. Quel gâchis que ces 30 dernières années. Mais on sait très bien quel en est le but : vider le cerveau des jeunes générations de tout esprit critique et de toute compréhension du monde et les manipuler à la guise d’une “élite” intellectuelle soixante-huitarde que je n’hésiterais absolument à juger pour haute trahison s’il m’était donné d’en avoir le pouvoir.
ASSEZ.
ASSEZ.

L'identité nationale ne se décrète pas. - Archives novembre 2009 -


« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France ; ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la Fête de la Fédération. »

Marc Bloch, L'Étrange défaite (1940), éd. Gallimard, coll. Folio Histoire, 1990, p. 198.


Depuis une trentaine d'années, on assiste à une déconstruction affichée de notre histoire et de ce qui a constitué « l'âme de la France ». De l'historienne afro-centriste Suzanne Citron qui affirme que la France a toujours été une terre métissée, jusqu'aux derniers propos tenus par Martine Aubry, prétendant que les valeurs qui font la France ne sont ni culturelles ni religieuses, la machine à broyer nos consciences est en marche et rejette à l'extrême-droite toute tentative de relier nos racines à un passé lointain.

L'identité nationale ne se décrète pas. Elle n'est pas le fruit d'une génération spontanée autour du seul fait de posséder une carte nationale d'identité.

Il serait temps de rappeler un peu quelques points nébuleux de notre histoire.

Bonaparte disait, au premier jour du Consulat : « De Clovis au Comité de Salut public, j'assume tout ». Les « rois qui ont fait la France », selon la formule de Georges Bordonove, assumaient au moment de leur sacre l'âme de la France et son héritage.

Mais de quel héritage s'agit-il ? Et quelle est cette « âme » dont nous parlons ?

La Gaule celte d'après Vercingétorix s'est parfaitement acclimatée au syncrétisme romain. L'intelligence des Romains a toujours été de s'appuyer sur les élites locales, tout en respectant le fonds religieux, et d'apporter le confort d'une société urbaine remarquablement structurée et équipée. Certes, des soldats romains se sont parfois installés sur des terres gauloises, mais en nombre raisonnable et la cohabitation fut en général calme et fructueuse. Rome a d'ailleurs connu un empereur né à Lyon (Claude, 41-54) et un empereur gaulois (Galba, 68-69).


Un évènement considérable est à prendre en compte : c'est la victoire du christianisme sur le paganisme à partir des IIIe et IVe siècles. D'abord religion des esclaves, séduits par la perspective d'une vie éternelle de félicité après une vie misérable, le christianisme s'introduisit au cœur de la domus romaine et des villae rurales, convertissant patriciens puis plébéiens. Durement réprimée dans un premier temps (les autorités romaines comprenaient difficilement une religion qui excluait toutes les autres), l'Église chrétienne eut ses martyrs, sous Domitien notamment (81-96), et non, comme on le croit trop souvent, sous Néron (54-68), dont le règne fut déconsidéré par les historiens de la dynastie flavienne pour mieux justifier cette dernière, et par la littérature du XIXe siècle (Quo Vadis). Petit à petit cependant, la force morale de ses martyrs et l'action continuelle d'évangélisation par les évêques ont fini par toucher les paysans gallo-romains (le mot « paysan » vient d'ailleurs du terme « païen » car ce furent les derniers à être évangélisés ; leur foi n'en fut que plus profonde).

Les cadres administratifs de l'Église catholique se superposèrent bientôt à ceux de l'administration romaine et au IVe siècle, la romanité se confondait avec la Chrétienté.

Ainsi donc, l'âme de la Gaule était intimement entrelacée de cultures celte, romaine et chrétienne, au cœur d'une population à très forte dominante celtique.

Au Ve siècle, les grandes invasions qui ont entrainé la chute de l'Empire romain d'Occident ont été le fait de tribus d'Europe centrale, poussées par les Huns. Cette « immigration » n'a jamais représenté plus de 5 % de l'Occident romain. Parmi elles, les Francs, installés en Belgique actuelle et sur le Rhin depuis le IIIe siècle, faisaient figure d'alliés du peuple romain auquel ils n'étaient pas soumis (« franc » veut dire « libre » en langue germanique). Mérovée, le grand-père de Clovis, s'est d'ailleurs distingué aux côtés du général romain Flavius Aetius dans la dernière grande victoire de Rome aux Champs Catalauniques sur les Huns d'Attila, en 451.

Les Francs étaient encore païens, et ce détail eut une importance extrême.

En effet, la plupart des royaumes barbares qui s'étaient constitués après 476 sur les terres gallo-romaines était gouvernée par des élites certes chrétiennes, mais de confession arienne. Arius était un évêque hérétique qui prônait un Christ homme et non dieu. Sa doctrine fut dénoncée, notamment au concile de Nicée (Asie mineure) en 325. Burgondes, Wisigoths et Alamans, pour citer les principaux peuples germaniques installés en Gaule, étaient tous trois ariens. Cette situation explique en grande partie la sourde opposition de la population majoritaire gallo-romaine, qui n'acceptait pas cette domination hérétique. Si l'on ajoute que ces royaumes pratiquaient un apartheid de fait (lois romaines pour les Gallo-Romains, lois germaniques pour les barbares, aucun mariage mixte, etc.), le mythe récent d'un mélange gallo-romano-germanique se trouve aisément battu en brèche.

La grande intelligence de Clovis, comme l'ont très bien montré à la fois Pierre Riché, qui fut mon professeur à Nanterre, et l'immense historien Georges Tessier, fut, instruit par l'évêque Rémi et conseillé par son épouse burgonde, Clothilde, elle-même catholique malgré son père, de comprendre que la population gallo-romaine se livrerait à celui qui respecterait sa croyance, le catholicisme étant intimement lié au sentiment de romanité, toujours présent et rassurant dans ces temps troublés.

Le 25 décembre 496 (ou 498, les historiens se divisent sur la question), Clovis, ainsi qu'un millier de ses guerriers, se convertit au christianisme catholique. Par ce geste, Clovis devenait l'allié objectif des évêques et disposait du soutien désormais acquis de l'ensemble des Gallo-Romains qui en firent une sorte de libérateur à mesure qu'il s'emparait du royaume des Alamans et des Wisigoths.

Ce baptême fut ainsi l'acte fondateur d'un nouveau contrat entre la Gaule ancienne et l'âme germanique des Francs. Largement minoritaires, ceux-ci se fondirent dans le creuset gallo-romain. Mais les trois dynasties franques (mérovingienne, carolingienne et capétienne) furent désormais légitimes aux yeux du peuple pour les gouverner.

Il serait donc absurde de nier les racines chrétiennes de la France.

Au VIIIe siècle vint l'invasion arabe. S'emparant de la plus grande partie de l'Espagne en 711, les « Sarrasins » poussèrent vers les Pyrénées pour pénétrer au nord de l'ancien royaume des Wisigoths, en Aquitaine. Ils furent arrêtés en octobre 732 par le Maire du Palais d'Austrasie, Charles Martel, véritable maitre des Francs (les derniers rois mérovingiens étaient souvent des adolescents que l'on sortait du couvent pour figurer sur le trône). Poitiers retentit donc longtemps comme l'acte de résistance des Francs chrétiens contre l'invasion des Arabes musulmans.

Une petite musique voudrait nous faire entendre ces dernières années, souvent pour des motifs politiques de paix sociale dans nos banlieues, que le contexte de 732 n'était pas « national » et que les Arabes venaient apporter les bienfaits de leur civilisation, et la retranscription des grands auteurs grecs à un Occident obscurci par la barbarie germanique.

Certes, Charles Martel n'avait peut être pas conscience de défendre l'Occident chrétien face à l'Islam, mais la bataille de Poitiers a permis d'unifier les royaumes francs sous son autorité et de préparer la renaissance carolingienne conduite par son petit-fils Charlemagne.

Quant à la civilisation musulmane, s'il est vrai que le califat de Cordoue fut une curieuse expérimentation de cohabitation juive, chrétienne et musulmane (encore que celle-ci ne fut pas aussi productive que le pense Amin Maalouf dans son ouvrage Les croisades vues par les Arabes ou que le montre le cinéaste égyptien Youssef Chahine dans son film lumineux Le Destin qui raconte la vie du philosophe Averroès), ce « miracle andalou » se produisit bien après l'époque de Charles Martel, vers le XIIe siècle.

Soyons clairs, à l'apogée de la civilisation arabo-musulmane, j'aurais préféré être soigné par un médecin syrien qui aurait apposé un emplâtre à ma jambe infectée que par un médecin franc qui me l'aurait (mal) coupée.

Mais il serait malhonnête de faire croire que dans le même temps, l'Occident nageait dans les ténèbres. Alcuin, Eginhard, le miracle carolingien, la renaissance de l'esprit antique, on doit largement tout cela à l'action profonde de l'Église chrétienne qui lance les réformes clunisienne puis cistercienne, ces monastères du savoir, vecteurs des philosophies chrétiennes. D'autre part, en imposant la trêve de Dieu, qui limitait les jours de guerre, ainsi que la paix de Dieu, qui interdisait les guerres privées, l'Église catholique a largement contribué à la renaissance occidentale après les temps difficiles du Xe siècle. L'Europe se couvre d'un blanc manteau d'églises, selon la formule de Raoul Glaber, et bientôt, les grandes cathédrales gothiques dressent leurs flèches imposantes vers un ciel qu'on sent désormais plus serein. L'architecture occidentale retrouve ainsi ses lettres de noblesse.

La deuxième vague d'invasion barbare ne transforme pas véritablement le vieux creuset gallo-romain. Les Normands ne sont pas nombreux et surtout, après 911, se convertissent largement au catholicisme et en deviennent les grands défenseurs, après en avoir été les bourreaux pendant un temps (« De la terreur des Normands, Seigneur, délivrez-nous. »).

Ainsi, tout au long du Moyen-Âge, la France s'est constituée autour de deux valeurs essentielles : la romanité et le catholicisme. Cela est si vrai que chaque empire en Europe, et ce jusqu'à l'Union européenne, s'est fondé sur la volonté parfois même inconsciente de reformer l'ancien âge d'or de la Pax romana. Je rappellerai également que l'Union européenne a largement été initiée par le centre démocrate-chrétien (le MRP en France par exemple).

Nous aurions beaucoup à dire sur les contre-sens et les préjugés sur l'Inquisition ou la Reconquista espagnole. Ces idées reçues tirent leur source du développement des Lumières philosophiques du XVIIIe siècle. Il n'est pas question de condamner ici Voltaire, Diderot ou Rousseau, mais de rappeler que si nous leur devons les concepts de tolérance, de liberté, d'égalité, de fraternité et d'instruction, ces valeurs existaient déjà chez nombre de prêtres de l'Église romaine dont le concept, ne l'oublions pas, se fonde sur le choix, le libre-arbitre et le doute.

Les Lumières et la Révolution française ont initié dans leur critique de l'absolutisme garanti par le catholicisme un mouvement de rejet généralisé de « l'Ancien Monde » féodal qui en fait n'existait plus guère que dans les esprits. Les capétiens avaient imposé un modèle centralisé, et depuis Richelieu, la féodalité avait largement reculé.

On peut certes reprocher à la France monarchique sa trop grande bureaucratie, son administration pléthorique et son inefficacité chronique à faire rentrer les impôts, ainsi que des privilèges devenus au fil du temps insupportables pour les Français. Mais rappelons quand même que la situation n'était pas aussi simple. 80 % des paysans étaient propriétaires et, dans l'ensemble, les Français du XVIIIe siècle vivaient bien mieux qu'au siècle précédent, ce qui d'ailleurs explique leur frustration et leur colère lorsque les récoltes des années 1786-1788 furent si désastreuses, le spectre de la famine ressurgissant brusquement. Les dépenses somptuaires et l'éloignement de la Cour à Versailles firent le reste.

Peut-on se féliciter qu'au bout de deux cents ans de révolutions et de plus de cent trente ans de République, la situation ne soit guère différente de celle qui prévalait à la veille de 1789 ? Les privilèges de certains ont largement remplacé ceux d'antan.

Les philosophes et la Révolution française ont voulu éradiquer la religion chrétienne du sol français, sans totalement y parvenir. En 1945, nombreux étaient les Français qui allaient encore à l'église le dimanche, malgré l'offensive des « hussards noirs de la République » et de la séparation de l'Église et de l'État en 1905.

C'est essentiellement l'action communiste d'après-guerre, médiatiquement impressionnante et d'une efficacité redoutable, comme l'a fort bien montré Maurice Druon dans La France aux ordres d'un cadavre qui, peu à peu, en tenant l'Éducation nationale et les rênes de l'administration, a procédé à une déchristianisation de surface. Les communistes ont été rejoints, puis dépassés dans la surenchère par les intellectuels trotskistes, qui ont largement fait Mai 68.

Présents dans les médias, dans les associations antiracistes et longtemps majoritaires au sein de l'Éducation nationale, ces groupuscules ont établi un terrorisme intellectuel formidable en transformant l'histoire de France, que nul n'apprend plus depuis 30 ans, puisque ces derniers sont à l'origine des « nouvelles pédagogies » sur l'éducation. Le savoir étant d'essence bourgeoise et « de classe », il fallait encourager la spontanéité de l'enfant qui devait « construire son propre savoir » dans un salmigondis rousseauiste mal digéré. Le problème est que ces gens sont aujourd'hui l'Éducation nationale et forment une forteresse inexpugnable que seul un raz-de-marée d'exaspération pourra emporter.

C'est dans cette mouvance d'extrême-gauche, voire d'ultra-gauche, que nous trouvons ces pseudo-intellectuels en général appuyés par des sociologues, tel l'insupportable Dominique Wolton. Leur doctrine ?

La France est par essence coupable de grands crimes : les bûchers des sorcières, l'esclavage, la colonisation, Vichy, le 21 avril 2002. Comme l'a parfaitement décrit Pascal Bruckner dans Le sanglot de l'homme blanc, la majorité doit battre sa coulpe et accepter sans sourciller une repentance généralisée sur tous les sujets. Et Houria Bouteldja, porte parole des « Indigènes de la République », exige des « souchiens » , c'est-à-dire des Français de souche (jeu de mots volontairement douteux) de s'africaniser, de se métisser, d'autres encore réclament l'adaptation de la République à l'islam.

La tradition française est l'assimilation des minorités au modèle français. Ce fut le cas de toutes les immigrations jusqu'en 1950. Ce modèle assimilationniste est désormais caduc.

Nous entrons dans un modèle à la britannique (instauré Outre-Manche malgré le discours prophétique d'Enoch Powell, en 1968) du multiculturalisme qui ne convient absolument pas aux racines profondes de l'identité française.

C'est pourquoi le débat actuel essaie de nous vendre une identité « à la carte ». Les uns s'arrêtent à la simple possession de papiers, d'autres essayent vainement de s'inscrire dans une tradition d'accueil largement infondée.

La vérité est que ce débat est d'avance tronqué. Il faut tout d'abord rendre la France à son histoire et l'enseigner à nouveau à nos enfants.

Je suis un enseignant fidèle à la laïcité. Un enfant de la République, un enfant de la Révolution, un enfant des Lumières, mais aussi un enfant des capétiens, de l'Église et de nos peintres, de nos sculpteurs et de nos écrivains, et j'assume tout. Les victoires comme les défaites, les héros comme les salauds, les apogées et les périodes les plus sombres. C'est cela, être français. Si vous ne vous y reconnaissez pas, mademoiselle Bouteldja, peut-être ce pays, finalement, n'est-il pas fait pour vous.

Inspections.. - Archives novembre 2009 -



Quelques nouvelles de “l’Education nouvelle” … Hier jeudi, inspection de l’ensemble des professeurs d’anglais du collège. Un grand monsieur très digne, sosie de John Clesse sorti tout droit d’un “poisson nommé Wanda”, aussi fait pour être prof que moi pour être bonne sœur (quoique…). Mes collègues fabriquent un cours “formaté IUFM” pour lui plaire, auquel les élèves ne comprennent goutte : “M’dame on comprend rien à votre cours aujourd’hui”.
Puis, entretien l’après midi, et là la grande nouvelle :

1. Les professeur d’anglais doivent travailler ensemble et abattre un boulot qui, si on écoute ce grand échalas leur supprimera toute vie privée pendant les 60 prochaines années,
2. Il faut gérer l’hétérogénéité de la façon suivante : le système de notation doit être entièrement revu et créer des groupes de niveau (!!) dans chaque classe, et leur donner des contrôles correspondant à leurs niveaux : par exemple au groupe faible il sera demandé un exercice simplissime sur ordinateur. Au groupe des forts il sera proposé un exercice plus ardu. Ainsi, résultat des courses, un élève nul aura 18/20 notre qui correspondra à un exercice niveau CE1, et un élève fort aura 17/20 s’il réussi un exercice de niveau presque seconde. On supprime donc la différence “infamante” de niveau sur la simple notation. On imagine aisément l’indignation des bons élèves qui se retrouveront avec des notes inférieures aux nuls!
3. Cette prise en compte de hétérogénéité en instituant des groupes de niveaux devrait être étendu à toutes les matières. CQFD : le niveau va monter brave gens, les moyennes vont exploser vers le haut….
Dors mon petit mammouth, dors…

Education civique? Vous dites ? - Archives juillet 2009 -


Le Magnard Éducation civique, que je connais bien, fait  état des “droits” de la personne. Mais en aucun cas il n’est fait mention des devoirs de cette même personne. Et c’est bien là le problème. Au collège, l’élève (pardon, le jeune-en-souffrance) possède ancré bien profondément le sentiment de toute puissance. Il suffit de regarder les CM2 qui viennent visiter le collège en juin. Il y a encore quelques années, ces derniers se montraient impressionnés et intimidés par ce cadre qui leur semble à cet âge, démesuré. Cette année, ils déambulaient dans les couloirs comme chez eux et poussant des cris stridents. Ces enfants ont parfaitement compris que l’ établissement scolaire est devenu un “lieu de vie” dans lequel ils doivent s’épanouir absolument. L’enfance est le temps de la jouissance immédiate, de la revendication primaire à satisfaire sur le champ. Or, la socialisation dans l’institution scolaire avait autrefois pour but de brider cette course effrénée à la jouissance, en posant des bornes, des cadres stricts de disciplines et d’apprentissages rigoureux. ces deux cadres ont aujourd’hui pratiquement disparu.

- Vous n’avez pas le droit de me fouiller
- vous n’avez pas le droit de me traiter
- vous n’avez pas le droit de me prendre par l’épaule
- vous avez le droit de me punir, mais j’ai le droit de ne pas faire cette punition car vous n’avez aucun moyen coercitif.
- vous avez le droit de m’exclure, mais c’est une victoire pour moi aux yeux des autres élèves et une défaite pédagogique pour vous.
- vous n’avez pratiquement pas le droit de me renvoyer de l’établissement, et au pire, je serai envoyé dans un autre, dans lequel je pourrai recommencer à exercer mes droits d’adolescents libre et épanoui.
L’éducation civique officielle est en réalité le cheval de Troie de l’extrême gauche et des soixante-huitards de tous poils qui dominent encore très largement l’éducation nationale.

Je fais de l’éducation civique à ma manière en cours. Pas de droits sans devoirs, pas de récompense sans travail. Leçons de morale républicaine et de bon sens. Aucun de nous d’ailleurs (nous sommes quatre professeurs) n’utilisons les manuels d’éducation civique, sauf en troisième, puisque le Brevet intègre l’idéologie que nous dénonçons dans son programme.

Brevet 2009 - Archives juin 2009 -


Brevet terminé. Quelques réflexions :


Français : Dictée minimaliste tiré d’un roman de Maupassant (5 lignes sans difficulté, les deux seuls mots un peu compliqués (loqueteux) étant indiqués au tableau.
Histoire géo : Une tendance qui s’accentue, scandaleuse en soi : il n’y a plus d’histoire. Le sujet était sur les Trente glorieuses. Sujet ennuyeux comme la pluie sur l’évolution sociétale et économique des années 60. Le sujet de géo étant centré sur les villes du Nord et du Sud. Un sujet croisé sur des thèmes vaguement entrevus cette année mais qui en fait datent de la cinquième. Education civique politiquement correct (pléonasme) sur les gentilles ONG de l’ONU qui font du bon boulot dans le monde-pour-réduire-la-souffrance-et-les-inégalités. Sujet vide par excellence. Aucune connaissance n’était attendue dans ces sujets. Savoir lire et déchiffrer un document suffisait, mais c’est là que le bât blesse : en effet, nos doux agneaux de troisième ne savent ni lire les questions et encore moins faire le lien entre question et documents et ce n’est pas faute de tenter de leur expliquer depuis quatre ans. Il ne veulent juste pas faire l’effort de lire.
Enfin sujet de mathématiques : Je suis totalement incompétent en la matière mais moi qui n’ai plus fait de maths depuis 1982 (ca commence donc à faire un certain temps), j’ai pu répondre à toute la première partie qui n’était que de la logique pure. Le pompon étant le première question portant sur un calcul ( une division) dont l’intitulé rappelait le piège de mal savoir utiliser sa calculatrice. Voilà nos agneaux prévenus. Les erreurs ont du être cependant nombreuses. Un autre exercice consistait en une simple lecture graphique.
Voilà le merveilleux brevet des collège. Je terminerai en révélant que tout a été prévu lors de la réunion d’harmonisation des correcteurs pour encourager tout discours un tant soit peu logique ou même paraphrasé et ne pas punir l’absence totale de savoir.
Chers amis, le niveau monte, tout est fait pour.


Dans le cadre de mon projet, je reçois de plus en plus de messages de professeurs de collège, lycée, et même de facultés qui me rejoignant dans la plupart de mes constats - me proposent de créer un collectif pour réfléchir à la création d’un enseignement (laïc) parallèle à l’Education nationale. Je pense qu’il est temps en effet, de passer largement à autre chose. Créer des projets du type Scolaria dans plusieurs régions de France, et proposer nos propres examens, sérieux, solides, et surtout crédibles, créer un lycée et une université alternatifs, travailler main dans la main avec les établissement des universités et des entreprises en France et à l’étranger afin de proposer un jour des débouchés professionnels nouveaux.
Vaste programme, mais il est plus que jamais temps d’agir.

Notre métier... - Archives juin 2009 -


Cela fait bien longtemps que les syndicats de professeurs ne reflètent rien du tout! Mise à part le Snalc, l’ensemble des syndicats enseignants suivent la ligne “pédagogiste” depuis bien longtemps et sont, de ce fait, extrêmement conservateurs. D’autre part leur message est constamment brouillé par des revendications floues, mal structurées et qui reviennent toujours sur les moyens à octroyer, comme si le budget de l’Education n’explosait pas déjà sous ces “moyens”, simplement mal répartis.

En réalité les syndicats ne représentent qu’eux-mêmes. Dans mon collège, deux professeurs (dont moi-même) sont syndiqués. Et c’est tout. Et c’est presque partout pareil. Il faut savoir une chose : si les collèges et les lycées tiennent encore debout tant bien que mal c’est uniquement parce qu’il existe encore des professeurs pour faire correctement leur boulot, et tenter de sauver les meubles en faisant fi des consignes des syndicats, des inspecteurs, des proviseurs, des principaux, des associations de parents d’élèves, des sociologues et des bavards de tous poils en transmettant leurs connaissances et leur savoir-faire dans le cadre de leur classe. Méfiez-vous monsieur Decoings, monsieur Darcos, Monsieur Aschieri, monsieur Méirieu, du jour où ces mêmes profs, las de voir leurs efforts contestés et réduits à néant, au mieux partiront en claquant la porte, au pire exploseront ou imploseront à la manière du personnage que joue Adjani dans la” Journée de la Jupe”, ou plus simplement baisseront les bras, se contentant de ramasser leur salaire à la fin du mois, prenant nombre de semaines de congés maladie pour dépression (en histoire dans mon collège deux professeurs sur quatre!) et là, messieurs, là nous verrons bien où en seront les élèves. Et en vérité je vous le dis, ce jour-là arrive.


D’autre part je suis très sceptique sur la “formation continue des enseignants tout le long de leur vie”. C’est une tarte à la crème des pédagogistes. Elle consiste d’ailleurs souvent en stages PENDANT le temps scolaire (donc des semaines où les cours ne sont plus assurés et rarement remplacés), et devant des pseudo spécialistes de l’éducation, de joyeux drilles qui expliquent par exemple comment enseigner en 5 séquences (donc 5 heures de cours!!) la relation entre le jeuuune et sa géographie proche (maison, rue -plaque de rue étudiée….-, et le supermarché du coin) mais qui vous expliqueront également comment brader l’Empire byzantin en deux heures grands maximum. Ce sont en effet les nouveaux programmes en histoire géographie qui suppriment d’ailleurs l’histoire de l’Égypte antique au profit de l’Inde sous prétexte que l’Égypte n’est (sic) plus une grande puissance. Je suppose donc qu’il ne faut plus étudier la Grèce classique puisque la Grèce actuelle n’est plus une grande puissance..

La formation continue, elle se fait dans sa remise en question constante vis à vis de son travail, de son expérience, de son efficacité auprès de l’écoute de ses élèves et des exigences qu’il maintient à leur égard. Elle se fait également en fonction du contenu scientifique de sa matière qu’il doit continuer à alimenter tout le long de sa vie.


Quant au statut des enseignants, il est, je le concède, confortable. En collège en tout cas, si l’on sait s’organiser, et pour peu qu’on se trouve dans un établissement sans trop de problème, les bénéfices sont appréciables. 18 heures de cours par semaine, avec un travail à la maison qui n’est pas des plus harassants, 36 semaines de cours et 16 semaines de congés payés. On rajoutera la sécurité de l’emploi, ce qui, par ces temps est vraiment des plus appréciables. Ces avantages sont contrebalancés par un salaire à l’avenant. Pour un statut qui se rapproche du cadre et un niveau d’études bac + 5, le salaire début à 1 200 € net, et peut culminer en fin de carrière à environ 3 000 € nets pour un certifié échelon 12, hors classe et 2 750 en classe normale. Soit environ 30 à 40% de moins qu’un cadre dans le privé. Actuellement à l’échelon 9, je gagne pour ma part 2 150 € nets.

Attention, il faut savoir qu’en lycée, la charge de travail est bien supérieure qu’en lycée et le temps passé à la préparation des cours et à la correction des copies relève parfois de l’exploit, même si ici comme ailleurs il y a aussi des collègues qui en font un minimum.

Modifier le statut des enseignants? Je pense que c’est impossible. La levée de boucliers serait trop forte. C’est comme si on instaurait la retraite à 60 ans pour les cheminots et la fin des privilèges catégoriels. A moins que l’information soit parfaite et que le salaire soit réévalué nettement, et même dans ce cas je ne suis pas sûr que cela fonctionne. Les professeurs méprisent souvent les questions d’argent et choisissent le métier les uns par vocation, les autres pour la sécurité d’emploi et les vacances.

Et pourtant la chose devient nécessaire. Le rôle des professeurs doit être redéfini et leur place dans la société rehaussée. Travailler 35 heures au collège, pourquoi pas, à condition d’y avoir un bureau, des outils informatiques pour y travailler efficacement. Et des horaires fixes. Je ne suis pas certain cependant que cela “cadre” parfaitement avec le métier et la mentalité des collègues.

Dans le privé, nous pouvons expérimenter de nouvelles formes d’investissements, basées sur l’efficacité et le pragmatisme.


Dans les pays anglo saxons, les professeurs sont engagés par les établissements qui les surveillent de près. C’est peut être une des solutions, mais au vu des relations souvent conflictuelles entre les professeurs français et leur administration immédiate, l’affaire est loin d’être jouée..
Le débat cependant est ouvert.

De l'Ecole primaire - Archives juin 2009 -


Que voyons nous dans nombre d’écoles primaires ?

1. Des cours/Ateliers : les élèves sont mis sans arrêt en activité, vont d’un coin à l’autre de la salle, et ne sont jamais habitué dès leur jeune âge à s’asseoir et se concentrer en écoutant le maître ou la maîtresse. Une telle attitude est toujours jugée fortement réactionnaire et passéiste par une forte majorité d’instituteurs qui ne voient qu’à travers l’épanouissement de l’enfant dans le cadre d’un savoir qu’il se construit lui même.

2. Dans ce cadre constructiviste, le véritable savoir tient une place limitée. D’ailleurs il est regrettable de constater que les enseignants eux mêmes sont le plus souvent assez incultes, ce qui ne laisse pas d’inquiéter. Nos élèves nous arrivent donc en 6e en butant sur chaque mot, avec une orthographe épouvantable, et ne sachant ni compter, ni faire de calcul mental ni les quatre opérations (à part l’addition relativement maîtrisée). J’exagère ? Non. Je décris le cas d’environ 40 élèves sur 120 dans mon collège.

3. La véritable inégalité est justement dans le décalage entre les écoles primaires, celles qui appliquent les méthodes dites “modernes” et les autres, plus traditionnelles et tellement plus efficaces mais qui jusqu’à ces deux dernières années en tout cas, étaient en “résistance” officieuse contre leur hiérarchie qui notait fort mal et sanctionnait tout retour à un enseignement traditionnel.

4. Enfin la culture n’est pas enseignée ou presque en primaire. La vague appellation “ouverture sur le monde” veut tout et rien dire et se contente le plus souvent d’être un salmigondis d’”éducation citoyenne” qui veut tout et rien dire à la fois. La plupart de mes élèves de collège n’ont jamais fait d’histoire en cours élémentaire et juste un peu en cours moyen et aucun n’est capable de citer correctement deux fleuves français et pire, ne savent pas placer les différents continents.

Il faut arrêter enfin d’opposer Anciens et Modernes. C’est si facile de nier d’un revers de main les difficultés d’aujourd’hui et de mépriser les méthodes qui ont largement fait leur preuve. Nos “Modernes” ont voulu supprimer l’enseignement “bourgeois” tout en ayant soin de bien l’avoir eux mêmes intégré. Dans quel but? sinon la main mise sur une plèbe grandissante et amorphe qu’il est bien plus facile de manipuler.

Pourquoi le projet Scolaria ? - Archives 12 juin 2009 -


Il est hélas aisé de constater qu’il est de plus en plus difficile pour l’école publique de remplir sa mission :

L’hétérogénéité des classes, la rigidité du système, la difficulté d’appliquer la moindre sanction, la totale absence de sélection empêchent d’amener les élèves vers la hauteur souhaitée des connaissances à acquérir.
Les nouveaux programmes, en outre, détricotent un peu plus ce qui reste du savoir, pour ne plus entretenir qu’un filet de connaissances trop souvent médiocres.
C’est faire injure à l’intelligence de chaque enfant que de les niveler vers le bas.
Le projet de Scolaria école est double : permettre aux élèves d’acquérir une vraie méthode de travail, dans une ambiance de concentration sereine, tout en mettant l’accent sur l’avenir de leurs débouchés. Ainsi, Scolaria a pour vocation de former de futurs adultes responsables et bilingues, en approfondissant les enseignements de l’anglais (la langue de la mondialisation) et du chinois (la langue du futur en terme de débouchés), tout en pratiquant une politique d’échange avec les Etats-Unis et la Chine, extrêmement profitable à l’épanouissement social des adolescents. Notre objectif principal est de leur donner une fluidité du langage parlé anglais et chinois. Ainsi, dans sa scolarité en collège, dans le cadre du cursus linguistique, chaque élève ira deux fois à San Francisco et deux fois à Pékin, en immersion dans des familles locales.
Il est indispensable également de leur donner une solide culture générale. L’histoire des arts, de la musique et des civilisations n’a d’autre but que de parfaire leur connaissance du monde qui nous entoure, avec un accent plus particulièrement marqué sur l’histoire de l’Europe et de la France. Le sport n’est pas en reste. Tennis et Rugby seront pratiqués au collège Scolaria.
Dès son entrée au collège, l’enfant aura le choix entre trois cursus : linguistique (anglais et chinois premières langues), classique (latin dès la sixième et chinois – ou autre choix – seconde langue en quatrième), et enfin scientifique (mathématiques et physiques renforcées dès la sixième, chinois ou allemand en quatrième).
Les élèves n’ayant pas satisfait à l’examen d’entrée en sixième ou en quatrième pour la rentrée 2012 pourront s’inscrire dans notre établissement dans le cadre d’une classe relais, qui leur permettra de combler leurs lacunes et ainsi d’aborder les cursus avec un bien meilleur taux de réussite.
Nous sélectionnons, parmi nos enseignants, les plus qualifiés et les plus aptes à former les collégiens dans le seul souci de leur réussite individuelle. Nous les suivrons du premier au dernier jour, et tout sera mis en œuvre pour nous assurer de leur réussite personnelle.
Les études du soir intégrées à l’emploi du temps sont un autre point fort de notre école. Les élèves seront encadrés par petits groupes de niveau pour apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs.
Enfin, indispensable si l’enfant doit effectuer de longs trajets chaque jour pour retourner à son domicile, l’internat est aussi un choix d’éducation : en effet, dans notre établissement, les élèves internes trouveront un environnement propice au travail et à la détente, encadré par un personnel formé et compétent. Internet et la télévision seront à leur disposition à des heures définies. L’enfant bénéficiera d’un rythme idéal dans sa semaine, sans fatigue due aux transports et d’une nourriture équilibrée.

Conseil de classe - Archives juin 2009 -

Hier soir, premiers conseils de classe. Deux classes de troisième, aux profils très différents : l’une composée en majorité de bons, voire même de très bons élèves est en voie d’extinction dans mon collège. C’est une des rares classes qui donne le sentiment que nous faisons œuvre utile. 10 élèves sur 22 ont plus de 15 de moyenne. Sur 24 classes dans le collège, il y a 3 classes avec ce profil, ce qui fait une trentaine d’élèves sur 500 à posséder les bases qui les conduiront à réaliser de bonnes études, ou en tous les cas disposant des atouts nécessaire à leur donner un choix plus large.
L’autre classe de troisième est quant à elle l’exacte opposée. 10 Élèves ont une note globale inférieure à la moyenne ou à peine supérieure et ces élèves ont moins de 7/20 dans les matières fondamentales : Français, Maths, Anglais, Hist géo. Et c’est ici que le scandale débute. Ma collègue prof principale propose benoitement le passage en seconde générale de 6 de ces élèves qui manifestement n’ont pas le niveau, sous prétexte que le lycée de toute façon est amené à devenir lui aussi unique et accueillir toute la misère (intellectuelle) du monde, et que en cas d’appel, celui ci sera toujours positif.
Nous ne servons donc strictement à rien. Ce conseil de classe était une parodie et même les représentants de la très anti-élite FCPE se sont montrés indignés devant une telle démission.
Ma Principale, devant mes éclats de voix excédés, concluant en expliquant que de toute façon c’était comme ça et pas autrement, et que ce ne sont que des adolescents en construction qui ont bien le temps de murir leur projet.
Les secondes du lycée voisin vont donc être composées d’élèves disposant d’un niveau de collège totalement insuffisant, et ce, dans la plus grande indifférence de l’institution.
C’est ce genre de pratique et de pusillanimité qui m’ont amené au choix que je fais aujourd’hui de créer une structure indépendante et enfin sérieuse.

Réformer l'Ecole publique, 10 propositions - Archives juin 2009 -



Mon sentiment – pessimiste – est que l’Ecole publique ne pourra se réformer de l’intérieur. La présence des “Modernes”, comme l’a justement fait remarquer une intervenante étant massive dans les cadres de l’Education Nationale.

En effet, je rappellerai une chose aisément vérifiable : la réforme du collège unique, du ministre Haby, a été initiée en 1975 sous le septennat de M. Giscard d’Estaing. La droite était alors au pouvoir. Je soutiens que cette réforme est à l’origine de la crise du collège. En intégrant toute une classe d’âge jusqu’en troisième (objectif généreux), on ne pouvait qu’aboutir à une baisse progressive du niveau d’instruction, sans compter l’influence de plus en plus prégnante des Sciences de l’Education qui prétendait (et prétend toujours) mettre l’enfant et son savoir inné au centre du système. Conception rousseauiste et d’une infinie naïveté, cette “puerocratie” – si l’on peut me permettre ce néologisme – n’était valable en partie que si le milieu familial pouvait suivre culturellement cette évolution (bourgeoisie, familles de professeurs). Pour la plupart des familles socialement défavorisées, cette doctrine était, osons le mot , proprement criminelle, l’enfant se trouvant censé découvrir son savoir inné sans aucune aide extérieur, et encadré par des enseignants de plus en plus las et incompétents. Alors bien sur, il y a les arbres qui cachent la forêt : tel instituteur chevronné qui ici ou là dispensent un savoir de qualité à leurs élèves, des professeurs qui tiennent à eux seuls certains collèges par leur implication et leur rigueur, mais force est de constater que dans l’ensemble, le niveau d’aujourd’hui est réellement (et de façon mesurable) plus faible qu’il y a ne serait ce que dix ans. J’enseigne l’histoire géographie depuis 1989, et j’ai conservé toutes mes moyennes depuis. En dix années et à exigences égales (en quel honneur devrions nous ne pas avoir les mêmes exigences d’une année à l’autre… où bien alors devons nous admettre que le niveau a effectivement baissé et qu’il est besoin d’adapter les savoirs aux nouvelles réalités, constat d’échec dans ce cas démontré), en dix années donc, les moyennes des Sixièmes sont passées de 12.52 à 9.30, celles des cinquièmes de 13.50 à 9.45, celles des quatrièmes de 12.20 à 8.50 et enfin celles des Troisième de 11.45 à 9.11, et ce pour des classes dites “normales”, sans option particulières. Les classes à option ayant été la plupart de temps cassées (car déclarées trop “élitistes) en deux ou trois groupes incorporant dans leurs effectifs des élèves sans option, souvent les élèves à problèmes des collèges, placés au milieu de groupes “protégés” qui dès lors ne le sont plus du tout, je ne puis donner un comparatif de note rigoureux.

La droite au pouvoir a au pire initié cette modification radicale de l’enseignement, et au mieux ces dernières années a timidement revalorisé le syllabique en primaire. Décision d’ailleurs immédiatement contestée par un certain nombre d’instituteurs engoncés dans leur idéologie constructiviste.


Ainsi donc, le niveau baisse-t-il effectivement et vous avez encore de très nombreux spécialistes de l’éducation qui nous affirmeront le contraire. Nous, praticiens, savons ce qui en est.

Rêvons un peu : Réformer l’école publique? Admettons que cela soit possible il faudrait donc :


1. Instituer un examen d’entrée en sixième : Pas de collège si l’on ne sait pas correctement lire, écrire et compter. Pour ce faire une réforme en profondeur du primaire est à mener, remplaçant les activités d’éveil et les goûters par l’apprentissage rigoureux des fondamentaux permettant à l’individu de s’épanouir bien mieux qu’en le laissant se débrouiller lui même (voilà le vrai mépris). Créer une 6eme relai dans l’immédiat afin de permettre une mise à niveau de l’élève ne satisfaisant pas totalement à l’examen d’entrée.

2. C’est au collège que tout se joue. Il y faut les meilleurs pédagogues et les plus compétents. L’âge des professeurs est aussi un facteur décisif. Pas de jeunes professeurs trop peu sûrs. Le professeur doit avoir le bagout et l’expérience pour mener sa classe de jeunes adolescents naturellement turbulents. Les jeunes professeurs doivent suivre plusieurs années de tutorat dans les collèges et les lycées et se former auprès des plus aguerris.

3. Cycle commun à tout le monde de la 6e à la 4e. Trois années de formation la plus complète possible en culture générale mais une seule langue vivante apprise de façon la plus rigoureuse.

4. Première échéance en fin de quatrième. En fonction des résultats scolaires, orientation vers un lycée professionnel dont la voie doit être revalorisée, avec un cycle de quatre années sanctionnées par un BEP solide et reconnu.

5. Pour les élèves dont il est évident qu’un tel cycle, même à vocation professionnelle ne pourra conduire qu’à l’échec : il faut développer pour eux rapidement un système d’apprentissage dès l’âge de 14 ans dans des domaines vairés à définir parmi notamment les nouveaux métiers du tertiaire.

6. Il n’est pas question de subir la présence d’élèves perturbateurs au sein des établissement scolaire âgés de plus de 14 ans. Il faut dès lors responsabiliser les familles et trouver une voie de sortie très rapidement. (Nous avons aujourd’hui en troisième des élèves de 16 à 17 ans qui n’y ont strictement rien à faire). Un collège public doit avoir la possibilité d’exclure immédiatement et sans procédure un élève ayant commis un acte délictueux grave.

7. Pour les autres élèves, le conseil de classe détermine leur capacité à passer en troisième. Cette année devient une année préparatoire au lycée avec toutes les options possibles en vue du lycée général.

8. En fin de troisième, un examen d’entrée au lycée sera imposé aux élèves qui devront y satisfaire sous peine de redoublement immédiat.

9. Le lycée doit se réformer grandement. C’est aujourd’hui un vaste barnum. Pas de Seconde indifférencié. En fonction des options entrevues en Troisième, les élèves choisiront entre Seconde scientifique, Seconde littéraire et linguistique (filière qui doit être absolument revalorisée), et Seconde économique. Trois années soumises à la sanction d’un conseil de classe souverain.

10. Enfin un vrai baccalauréat, pas la plaisanterie qui existe aujourd’hui (exceptée le BAC S, encore un peu préservé), bac national, sésame indispensable à l’entrée dans une Université qui elle aussi est à refonder largement, mais je suis ici hors de mon domaine de compétence.